Les Comeau de St-Ours

Tous les Comeau de la région de St-Ours doivent leur patronyme à un seul ancêtre, Joseph Comeau, fils d’Alexandre et Marie-Josephte Blanchard. Arrivés seuls dans cette région après la dispersion et souvent oubliée, la famille de Joseph était éloignée de la parenté établie dans les environs de Yamachiche mais s’en sont bien tirés quand même.

DE PORT ROYAL…

Commençons par Port Royal où cette famille vivait avant le grand dérangement. Nous sommes en 1737 à Port Royal, grosse noce au village, Alexandre Comeau, fils de Pierre et Suzanne Bézier épouse Marie-Josephte Blanchard, fille de Guillaume et Jeanne Dupuy. Deux frères d’Alexandre et une sœur s’allierons aussi à la famille Blanchard, un lien familial qui survivra jusqu’à St-Ours. Puis vint la débâcle : on croit qu’Alexandre et son aîné, Alexandre, furent faits prisonniers dans l’église paroissiale lors d’un assemblé des chefs de famille sous prétexte de discuter de leur futur. Le reste des familles, misent au courant de cette supercherie, se cachèrent dans les bois et évitèrent la déportation. Des groupes se formèrent et après un an ou deux, un grand nombre aboutirent à Québec.
Alexandre et son fils furent certainement déportés, le père probablement mort en Caroline. Quant à Alexandre fils, il réapparaît vers 1772 à la Baie Ste-Marie en Nouvelle Ecosse. De ces descendants vivent encore au Nouveau Brunswick et madame Thérèse Comeau de Matane en a trouvé qui vivent même ici au Québec.

…À QUÉBEC

Nous voilà à Québec, une ville en état de guerre, au bord de la famine, et en plus une épidémie qui attaque ces réfugiés Acadiens affaiblis par leur long voyage. Les Comeau et Blanchard semblent avoir voyagé dans le même groupe, Marie-Josephte avec ces cinq enfants, le plus jeune à un peu plus d’un ans et Joseph le plus vieux à 14 ans. Avant la fin de ce fléau le groupe fut presque anéanti, même la grand-mère, Suzanne Bézier, qui avait fait le trajet âgé de plus de 80 ans y succomba. La courageuse Marie-Josephte et ses enfants semblent avoir été pris sous les ailes de son frère Joseph, lui-même veuf depuis l’épidémie.

…À SAINT-OURS

En 1764, Marie-Josephte et ses enfants, moins Joseph, qui demeure à Québec, se retrouve à St-Ours où elle épouse un veuf de l’endroit, Louis Emery Coderre. Son frère Joseph est à ses côtés comme témoin.

Près de Québec, on retrouve Joseph Comeau à l’Ancienne Lorette apprenant le métier de fermier. C’est là qu’il trouve l’âme sœur, Marie-Josephte dite Maranda, qu’il épouse en 1766.

Des recherches intensives sur les origines de Marie-Josephte ne nous ont apportées aucun fait concret, seulement une spéculation, elle serait une orpheline placée chez un couple d’Ancienne Lorette, J.B. Maranda et son épouse Gely. L’année suivante, après avoir géré une ferme pour un bourgeois de Québec, on retrouve Joseph et son épouse à St-Ours, près de sa famille. En 1769 il reçut une concession de M. de St-Ours et le lendemain son frère Charles devient aussi fermier sur la terre voisine. Charles épousera une Plouffe et aura deux filles de son mariage. Il émigra dans les environs de Sabrevois où il élèvera sa famille.

Joseph se jette à l’ouvrage et en quelques années il est propriétaire de quelques terres. En 1801 fatigué ou assez riche, il se donne à son seul fils Joseph. A eux deux, ils possèdent des terres aux quatre coins de la région. Au lendemain de cette donation, Joseph fils unit sa vie à une vieille famille de St-Ours, les Chapdelaine. Il continuera sur les traces de son père et en plus, son union avec Marguerite Chapdelaine lui apportera plusieurs enfants, les Comeau de St-Ours. Il fut aussi occupé par la politique et la milice où il joua un rôle assez important.

De ces enfants, Joseph, époux de Desanges Allaire, semble être le plus prolifique avec quelque onze enfants, mais François, époux de Isabelle Valentin-Grégoire, le dépasse avec une douzaine. Pierre et Marie Mongeon avec huit enfants se maintiennent dans la moyenne. Paul, mon ancêtre, avec son épouse Marie Mathieu y va pour la qualité avec trois fils. Alexis, époux de Sophie Lavallée eut au moins onze enfants. Quant à Jean-Baptiste, marié à Lucie Benoît, on semble avoir perdu sa trace. La plupart des filles de Joseph et Marguerite se sont mariées avec des hommes de la région et tout compte fait, on peut affirmer que la plupart des familles de St-Ours ont du sang de Comeau dans leurs veines. Paul, Alexis et Jean-Baptiste ont trouvés leurs compagnes à Ste-Victoire. Paul, Joseph et François et plusieurs de leurs enfants, se sont réveillés à St-Jude lors du démembrement de cette paroisse. Alexis s’est bien établi à l’arrière de St-Ours, près de Ste-Victoire, et même aujourd’hui sa terre est encore entre les mains de ses descendants. Son fils Théodore fut un éleveur bovin par excellence.

Une des causes principales de la rareté des Comeau à St-Ours aujourd’hui fut l’exode vers les moulins de la Nouvelle Angleterre à la fin du 19e siècle. Les répertoires des paroisses Catholiques de cette région contiennent des pages complètes de noms familiers, y compris les Comeau. Mon grand-père et ses frères y allèrent, deux sont revenus et un y est demeuré. Mon arrière-grand-père, Paul, fils de Joseph et Marguerite, y est mort en 1905, en vacances ou en demeurant avec son fils Pierre. Il avait plus de 80 ans, il fut fermier, batelier au nouveau canal de St-Ours. À cet âge il ne devait certainement pas travailler dans les moulins.

Je suis né à Montréal et ma famille retourna à St-Ours lorsque j’avais 6 ans. Rencontrant des gens sur la rue, mon père me disait souvent « c’est un cousin », remarque qui me laissait souvent dans le doute. Comme ma grand-mère Comeau, une Grégoire, avait sept sœurs toutes bien mariées, après avoir leur déchiffré notre généalogie, mes doutes sur les cousinages disparurent vite.

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Maison familial a St-Ours

par Jacques A. Comeau, Décembre 1997

Marie-Josephte

by Jacques A. Comeau, May 1997

If all family histories have mysteries that demand to be elucidated, the origins of our first Quebec ancestor, Marie-Josephte, is a good example. Here is what we know: Marie-Josephte was raised in the care of the Maranda couple, Jean-Baptiste Maranda and Charlotte Geli, not adopted. She was neither a Maranda nor a Geli. On most records, we see her named as Marie-Josephte dite Maranda, it’s the only surname she knew. The following story traces her life, from her marriage to a young Acadian refugee until her death in St-Ours in 1824.

On the 13th of October 1766 in Ancienne Lorette, Joseph-Amable Comeau married Marie-Josephte, raised in the care of Jean-Baptiste Maranda and Charlotte Geli. As witnesses, we see the names of Jean Maranda, Jacques Drolet, Plamondon fils and Guillemin. The last two are rich merchants, so what are they doing at this little wedding? What are the origins of Marie-Josephte? Research on her origins are overflowing without delivering her secret.

What do we know about the Maranda couple? Jean-Baptiste and Charlotte married on the 7th of April 1746. J.B. was single then and Charlotte was 40 years old. This union was without heirs, but Charlotte, at the age of 17, give birth to a son, Jean, born of an unknown father. Could the morals of the time had something to do with her late marriage? And Marie-Josephte, where does she comes from? Research through parish registries and other historical works brought to light many Marie-Josephtes born of unknown parents. Having discarded the too old, the too young and the deceased, we are left with a few possibilities.

Origins

A Marie-Josephte born of unknown parents in Quebec on the 4th of January 1747 had a Mr. Cedras, a cordier of Quebec, as godfather. The priest wrote “seems to be born yesterday”. Of Cedras we know nothing, no association with any known persons of this story. This girl would have been 19 at the time of her wedding, a probability considering the age of Marie-Josephte at her death.

The second one, of the Brochette or Bouchette race is said to be owned by Michel Cadet, store keeper to the King and master butcher. This Cadet was part of Bigot’s clique. As storekeeper, he managed to scrape together a fortune and purchased a fleet of merchant ships. On his return to France he was condemned to pay six million pounds and locked in the Bastille along with Bigot and his associates.

Let’s go back to this Marie-Josephte, baptized in Quebec on the 4th of April 1747. Was she a newborn or older? No mention. If she was owned by Cadet, where is the mother? Her godparents were Mr. & Mrs Devenne, the latter mother of Michel Cadet. We see many family and business connections among the witnesses, many butchers named Cadet and Geli, many marriages between the Cadet and Geli with Lambert girls, all living in the vicinity of the Maranda and Geli, but with nothing conclusive, we must continue. Cadet as store keeper must have had some business contacts with Plamondon fils and Guillemin.

In the meantime, further research brings up another Marie-Josephte, born in Ancienne Lorette of unknown parents on the 8th of November 1730. As godfather, Ignace Plamondon, the same who signed as witness at the 1766 marriage! She would have been 36 at the wedding, 10 years older than Joseph-Amable. Possible, but according to her death record in St-Ours in 1824 at the age of about 79, she had to be born near 1745. Too bad, the presence of Plamondon at her birth and her wedding poses some questions.

Enter Joseph-Amable

On August the 23rd of 1757, the Marandas sold their properties. No mention of Marie-Josephte, another reason to believe the arrangement to be of monetary nature and non-adoptive. In the 1762 census, she is not counted in the Maranda household. At 15 years old, it’s probable that she was employed somewhere, possibly with the Drolets who had many employees on their numerous farms. Her future husband, Joseph-Amable, was also working in the proximity, possibly on one of the Drolet’s farms. We will meet the Drolets again in this story.

The first wave of refugees from Acadia were placed with families on Orleans island, in the Ste-Famille parish. With the arrival of Wolfe’s fleet before his attack on Quebec, those Acadians were again deported, this time to Charlesbourg and the surrounding area. After Quebec’s capitulation, the Acadians gradually dispersed across the province, taking land here and there with the help of the seigneurs. Joseph-Amable’s mother, Alexandre Comeau’s widow, and her children found refuge on the shores of the Richelieu. Joseph-Amable, however, remained in the Quebec area where he no doubt took part in the defense of the city and later on honed his farming skill.

The 17th of May 1765 in Ancienne Lorette, Joseph-Amable is listed as a witness at the baptism of an infant Drolet. The mother is Veronique Maranda, daughter of Pierre & Françoise Pageot. Pierre is the brother of Jean-Baptiste. The father is Jacques Drolet, son of Jacques & Therese Boutin. Joseph-Amable seems to be well acquainted with the Marandas and Drolets.

The 13th of October 1766, we are at the wedding with more knowledge of the people involved. Let’s take another look at the witnesses. The first, Jean Maranda, is it Jean-Baptiste or another Jean, maybe the one that followed the couple all the way to St-Ours and died there? More on that Jean later. The second, Jacques Drolet, is the father of last year’s baby and possibly the employer of the happy couple. And the other two, Plamondon fils and Guillemin, their interest in the union of a poor Acadian refugee to a girl without a family is still unknown.

The 3rd of December 1767, Joseph and his wife signed a contract for the management of a farm for Mr. Methot, a farm bought from the Drolets on the Little St-Charles River. Could it be the same farm where the couple worked these last few years? Mr. Methot, a Quebec bourgeois, an absentee owner, probably wanted a continuity of management on his new purchase but Joseph had other ideas, namely to rejoin his family in St-Ours, acquire his own land and start a family. But the advantageous conditions of this contract kept the couple in Ancienne Lorette for another year.

By 1769, the couple is well installed in St-Ours. On the 28th of June a daughter, Marie-Josephte, is born but sadly dies the following month. On the 3rd of September Joseph obtains his first land grant from the hands of Mr. de St-Ours, in the 4th concession. The next day, his brother Charles becomes his neighbor.

In St-Ours on the 14th of May 1798, Jean Maranda is buried. The only witness is Joseph-Amable. Who is this Jean Maranda? Is it the same who served as witness at the wedding? He evidently followed the couple to St-Ours, could he be Charlotte’s illegitimate son having adopted the name of his adopted father? Or Marie-Josephte’s father? Many questions are without answers. He was 78 years old at his demise, an age that places him close enough to be that son. Research in the region of Quebec could not find another Jean Maranda born in that period.

The search continues

A newborn in that era needed to be nursed. She was likely placed with the religious orders, but which one? A request to the Ursulines informed us that they were a teaching order, so another request goes out to the Augustine Sisters who took care of the orphans. Nothing new in their archives but they informed me on other marital associations concerning the interested parties responsible for Marie-Josephte’s life between the Cadets, the Plamondons, the Drolets, the Guillemins and the Marandas.

They also informed me that the confirmation lists for Ancienne Lorette were destroyed, a last hope of seeing her name in a document of her youth. The hope of finding additional materials is almost nil. All other Marie-Josephtes of the right age have no association whatsoever with the people mentioned above. In this search, I left no stone unturned, I accumulated enough material on the people involved—notary contracts, parish records and personal letters to write their life story. Despite all that work and the hope of seeing her name in one of these papers, her origin remains a mystery. Was she white or of Indian blood? From the Quebec area or from far away, the west perhaps? In the absence of tangible proof, we have to admit that Marie-Josephte of the Brochette race, belonging to Michel Cadet, is the one most likely to be our ancestor.

She came in in a mysterious way and remains so.

Here is the transcript of her burial act in St-Ours:

On the 14th of October 1824 by I priest undersigned was buried in the parish cemetery the corpse of Josephte Maranda, widow of Joseph Como, who died the day before yesterday at the age of 79, more or less, with the blessing of the Church. Witnesses: Francois Perron & M. Benoit who declared not being able to sign.
Hebert, ptre.

Burial record for Marie Josephte dite Maranda


MARIE-JOSEPHTE

Par JACQUES A. COMEAU, MAI 1997

Si toutes les histoires familiales contiennent des mystères qui demandent à être élucidés, les origines de notre première ancêtre Québécoise, Marie-Josephte, en est un bon exemple. Voici ce que nous savons: Marie-Josephte a été élevée par les soins du couple Maranda, pas adoptée, elle n’était ni une Maranda, ni une Geli. Sur la plupart des actes et contrats on lit Marie-Josephte, dite Maranda, c’est le seul patronyme qu’elle connaissait. Ce qui suit vous aidera à suivre cette ancêtre, de son mariage à un jeune réfugié Acadien jusqu’à sa mort à St-Ours en 1824.

Le 13 octobre 1766 à l’Ancienne Lorette Joseph-Amable Comeau épouse Marie-Josephte, élevée par les soins de Jean-Baptiste Maranda et Charlotte Geli. Comme témoins nous voyons les noms de Jean Maranda, Jacques Drolet, Plamondon fils et Guillemin. Ces deux derniers sont de riches marchands. Que font-ils à cette petite noce? Quel est l’origine de Marie-Josephte? Des recherches à son sujet remplissent plusieurs filières sans pour autant nous livrer son secret.

Que savons-nous des Maranda? Jean-Baptiste et Charlotte se sont épousés le 7 avril 1746.Jean-Baptiste semble être célibataire et Charlotte avait 40 ans. Ce mariage fut sans progéniture. A l’âge de 17 ans, Charlotte Geli donna vie à un enfant né de père inconnu, il fut nommé Jean. Est-ce que les mœurs du temps peuvent être la raison de son mariage à 40 ans?
Et Marie-Josephte, d’où vient-elle? Des recherches à travers les répertoires et ouvrages historiques m’ont fait découvrir plusieurs Marie-Josephte nées de parents inconnus. Après avoir éliminé les décédées, les trop âgées, les trop jeunes, je me retrouve avec quelques possibilités.

Origines

Une Marie-Josephte, née de parents inconnus à Québec le 4 janvier 1747 avec un M Cedras comme parrain. Le curé a écrit “elle semble être née d’hier”. De ce Cedras, un cordier de Québec, on ne sait rien, aucune association avec les gens connus dans cette histoire. Cette Marie-Josephte serait âgée de 19 ans au mariage, âge probable selon son acte de décès.

La deuxième, de race Brochette ou Bouchette est dite appartenir à Michel Cadet, munitionnaire du Roi et maître boucher. Ce Cadet faisait partie du clan de Bigot. En qualité de munitionnaire du Roi il amassa une fortune considérable et possédait une flotte de navire. A son retour en France, il fut condamné à payer six millions de livres en amende et enfermé à la Bastille avec Bigot et ses associés. Si Marie-Josephe appartient à Mr. Cadet, où est la mère? Elle est parrainée par M et Mme Devenne, cette dame est la mère du propriétaire. Plusieurs associations de familles et d’affaires, plusieurs bouchers nommés Cadet, Geli. Plusieurs mariages entre ces bouchers et des filles Lambert, voisinage entre Geli et Maranda, mais rien de concluant, il faut continuer la recherche. Mr. Cadet, comme munitionnaire du Roi, aurait dû avoir des contacts d’affaire avec Guillemin et Plamondon fils.

Entre temps, d’autres recherches aux archives me présentent une autre Marie-Josephte, née à l’Ancienne Lorette de parents inconnus le 8 novembre 1730, et comme parrain Ignace Plamondon, le même qui était témoin à son mariage! Elle serait âgée de 36 ans, 10 de plus que Joseph. Possible, mais…d’après son acte de décès à St-Ours en 1824, à l’âge d’environ 79 ans, elle aurait dû être née vers 1745. Dommage, car la double présence de Plamondon au baptême et au mariage de Marie-Josephte pose des questions assez facile à répondre.

Le 23 août 1757, le couple Maranda vendent leur propriété. Aucune mention de Marie-Josephte. Une autre raison de penser que cet arrangement était de nature monétaire et non adoptif.
Au recensement de 1762 Marie-Josephte n’est pas présente au foyer des Maranda. Âgée de plus de quinze ans, il est probable qu’elle travaille ailleurs, chez des Drolet peut-être, qui employaient plusieurs jeunes filles sur leurs nombreuses fermes, des gens de l’Ancienne Lorette que nous reverrons plus loin. Son futur époux, Joseph-Amable, travaillait aussi dans les environs, peut-être sur la même ferme?

Joseph-Amable

Les premières vagues de réfugiés Acadiens de 1756 et 57, dont Joseph-Amable Comeau faisait partie, furent placées chez des familles de l’Ile d’Orléans, dans la paroisse Ste-Famille. Avec l’arrivée de la flotte de Wolfe qui débarqua sur cette ile avant d’attaquer Québec, ces gens furent encore une fois déportés, à Charlesbourg et aux environs. Après la prise de Québec les Acadiens se dispersèrent graduellement à travers le pays, prenant terre ici et là au bon gré des seigneurs. La veuve d’Alexandre Comeau et ses enfants aboutirent sur les rives du Richelieu, à l’exception de Joseph-Amable, le plus vieux, qui demeura dans la région de Québec où il prit certainement part à la défense de la ville et plus tard appris le métier de fermier.

Le 17 mai 1765, Joseph est témoin au baptême d’un enfant Drolet à l’Ancienne Lorette. La mère est Véronique Maranda, fille de Pierre et Françoise Pagot et le père Jacques Drolet, fils de Jacques et Thérèse Boutin. Pierre Maranda était le frère de Jean-Baptiste. Et bien, Joseph semble être bien connu des Drolet et Maranda.

Le 13 octobre 1766, Marie-Josephte unie sa vie à celle de Joseph-Amable Comeau. Examinons encore les témoins présents à cette noce. Le premier, Jean Maranda, est-ce Jean-Baptiste ou un autre Jean, peut-être celui qui suivit le couple jusqu’à St-Ours et y mourut. On y revient plus loin. Le deuxième, Jacques Drolet, le père du nouveau-né de l’an passé et probablement le patron des deux époux. Et les deux autres, Guillemin et Plamondon fils, quel était l’intérêts de ces riches marchands pour un jeune émigré d’Acadie et une fille sans parents?

Le 20 décembre 1767, Joseph et Marie-Josephte s’engagent à entretenir une ferme pour un M Metot, une ferme achetée des Drolets sur la petite rivière St-Charles. Serait-ce la même ferme où ces deux travaillaient depuis quelques années? Ce M Metot, un bourgeois de Québec, propriétaire absent, désirait une continuité sur cette propriété mais Joseph avait d’autres idées, rejoindre sa famille à St-Ours, obtenir sa propre terre et fonder un foyer, mais les conditions avantageuses de ce contrat retiendront les époux à l’Ancienne Lorette pour une autre année.

En 1769, Joseph et Marie-Josephte sont bien installés à St-Ours . Le 28 juin, une fille naît, Marie-Josephte, malheureusement emportée le 21 du mois suivant. Et le 3 septembre, Joseph obtient sa première terre des mains du Seigneur, Mr.de St-Ours, une concession au quatrième rang. Le lendemain son frère Charles devient son voisin.

A St-Ours le 14 mai 1798 décède Jean Maranda. Le seul témoin vu sur l’acte est Joseph Comeau. Qui est ce Jean Maranda? Est-ce le même qui est témoin au mariage de Joseph et Marie-Josephte? Il a évidemment suivit ce couple à St-Ours, pourrait-il être le fils illégitime de Charlotte Geli qui ait adopté le nom de son père adoptif? Pourrait-il être le père de Marie-Josephte? Beaucoup de questions sans réponses. Âgé de 78 ans à sa mort, cette date le place assez près pour être ce fils illégitime. Des recherches dans la région de Québec n’ont trouvées aucun autre Jean Maranda de cet âge.

La recherche continue

Un nouveau-né en cette époque a besoin d’une nourrice, chez les Sœurs? Lesquelles? Une demande chez les Ursulines m’informe qu’elles étaient des sœurs enseignantes. Les Archives à Québec me disent que les sœurs Augustines s’occupaient des orphelins. Sans apporter de résultat, ces Sœurs m’ont appris d’autres associations familiales entre les gens responsables de la vie de Marie-Josephte. Entre Cadet, Plamondon, Drolet, Guillemin et Maranda existe beaucoup de liens de mariage, à ajouter aux liens professionnels et d’affaires. Elles m’ont aussi informé que les listes de Confirmation pour l’Ancienne Lorette, un mince espoir que j’entretenais, sont disparues. Les chances de trouver d’autres renseignements sont presque nulles. Les autres Marie-Josephte de cet âge ne possèdent aucune associations avec ces gens. Dans toute cette histoire, je n’ai délaissé aucune piste, je possède assez de documentation sur ces gens, des contrats de notaire, des actes de paroisse, même des lettres personnelles, pour écrire leur vie. Malgré tout ce travail et l’espérance de voir son nom mentionné dans un de ces papiers, l’origine de Marie-Josephte demeure un mystère. Était-elle de race blanche ou Indienne, des environs ou de très loin? Elle est entrée dans notre famille mystérieusement et le demeurera.

Voici le transcrit de l’acte de décès officiel de Marie-Josephte à St-Ours:

Le 14 octobre 1824 par moi prêtre soussigné a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse le corps de Josephte Maranda, veuve de Joseph Como, décédée avant hier âgée de 79 ans environ avec les secours de l’église. Témoins, François Perron et M. Benoit lesquels déclarent ne savoir signer.
Hébert,ptre.

Burial record for Marie Josephte dite Maranda